Jérôme Jaegle jongle entre les saveurs
Jérôme Jaegle, Chef du restaurant l’Alchémille vient de remporter la sélection française du prestigieux concours culinaire Pierre Taittinger. Il représentera la France lors de la finale internationale qui se tiendra à Paris le 28 janvier 2020.
Réputé pour son haut degré d’exigence, le Prix Culinaire International Pierre Taittinger récompense le savoir-faire des talents de la gastronomie française. La sélection nationale s’est opérée sur dossier, à partir d’une épreuve autour de la noix de Saint-Jacques. Le jury, présidé par Emmanuel Renaut, chef triplement étoilé, a estimé que le Jérôme Jaegle était le mieux placé pour porter les couleurs de la France à l’occasion de la finale internationale. Un honneur que l’élu doit tant à sa technique, qu’à sa créativité. Afin de tisser un véritable lien entre sa démarche et le thème imposé au concours, le Chef a pris le parti de se fournir auprès de l’un des rares pécheurs-plongeurs de la baie de Saint-Brieuc, engagé dans une approche durable et écologique. Sans compter la majorité des légumes utilisés dans sa recettes ! Tous de saison, cela va de soi !
Originaire de Kaysersbeg, dans le Haut-Rhin, le Chef Jérôme Jaegle s’est formé auprès des plus grands noms de la gastronomie française. Compétiteur dans l’âme, il remporte, en 2010, la finale française du Bocuse d’Or et obtient la quatrième place du classement international dans la catégorie « Prix Spécial Viande ». L’année 2015 marque son retour aux sources puisqu’il décide, de concert avec son épouse Marie-Laure, de reprendre l’ancien PMU de son village, afin de le transformer en auberge contemporaine. Bien que fluctuante, son inspiration lui vient de la nature luxuriante qui règne dans la Vallée de Kaysersberg, ainsi que des cinq parcelles maraichères dont il a la jouissance.
Créé en 1967 par Claude Taittinger en hommage à feu son père, disparu l’an passé, le Prix Culinaire International Pierre Taittinger est un concours gastronomique organisé et jugé par des professionnels. Voilà une nouvelle occasion de couronner l’excellence culinaire. Les candidats doivent adapter leur créativité à des consignes strictes. Entre invention et tradition, l’équilibre n’est pas toujours facile à atteindre. Les pré-sélections ont lieu dans sept pays différents, pour mener à la finale internationale, prévue à Paris.
Lieu de vie, de rencontres, de partage, le restaurant l’Alchémille consacre, quant à lui, la fusion de techniques culinaires très pointues avec l’authenticité d’un terroir on ne peut plus riche. Dans un cadre clair, boisé et contemporain, Jérôme Jaegle et son équipe invitent leurs convives à une balade gustative unique. La nature est dans l’assiette. Telle pourrait la devise de l’établissement, au nom végétal. Emblème de l’alchimie, science dont les recherches portent a priori sur la transmutation de métaux, l’achémille, également connue sous le nom de pied-de-lion, incarne la pulsion mi-végétarienne, mi-carnivore, qui anime le chef, lequel voit sa première étoile, « rêve de gamin » réalisé en 2017, comme un objet de fierté.
Aux objectifs de l’enfant succèdent les accomplissements de l’adulte, attaché à son « potager maraîcher ». Un havre de paix verdoyant où s’épanouissent fruits, légumes, herbes et fleurs. Un puits d’inspiration sans fond. Main verte d’une sensibilité inouïe, Jérôme Jaegle brandit aussi volontiers son étendard de « viandard ». « Mon père et mon grand-père tenaient une boucherie à Kaysersberg. Parallèlement, mon grand-père possédait un élevage de moutons. Je passais mon temps libre dans les prés, à la bergerie ou à la boucherie. Je devais avoir six ans lorsque j’ai désossé mon premier poulet ! » C’est donc le produit, quel qu’il soit, qui guide avant tout ses pas dans la composition d’inoubliables repas.