New Hotel, un bijou de charme au cœur d’Athènes
Sa filiation constitue déjà un bel augure. Situé en plein cœur d’Athènes, à cinq minutes à pied de l’Acropole, le NEW Hotel appartient au groupe YES. À cette adresse luxueuse et discrète, douée d’un cachet indéniable, on dit « oui » sans hésiter. Elle est le fruit d’une métamorphose, celle de l’Olympic Palace dont les travaux de rénovation ont pris trois bonnes années, de 2008 à 2011. Depuis, l’établissement est devenu, un cinq étoiles, certes, mais surtout une référence en matière d’art et de design.
Confiée à un duo d’architectes brésiliens, Fernando et Humberto Campana, la décoration intérieure du NEW Hotel repose sur un principe simple : faire du nouveau avec de l’ancien. D’où le nom de l’enseigne. Les murs du hall d’entrée sont tapissés du mobilier en bois hérité de l’Olympic Palace ; ce qui leur confère, outre un caractère chaleureux, un relief particulier. Dans ce décor de « favela chic » cohabitent des pièces uniques, spécialement imaginées pour l’hôtel, à commencer par les Tomatoe Chairs, chaises-tomates qui se déclinent, naturellement, en deux couleurs, rouge et jaune. Chacune des soixante-dix-neuf chambres, elles mêmes rangées en six catégories (dans l’ordre croissant de confort, Standard, Supérieure, Supérieure + avec vue sur l’église de Sotira Lykodimou, le plus grand bâtiment médiéval d’Athènes, Studio +, Suite Junior, et Suite Penthouse) possède une Ladder Chair, siège dont le dossier s’étire en autant d’échelons qu’en aurait un grand escabeau.
Comme ses grands frères du groupe YES (acronyme de Young, Enthusiastic, et Seductive) le NEW Hotel a été pensé comme une œuvre d’art, elle-même peuplée d’œuvres d’art. La mise en abyme coule de source. Le propriétaire des lieux, Dakis Joannou, est un fervent collectionneur, à la tête de sa propre fondation depuis 1983. Au septième et dernier étage, baptisé « Art Lounge », reposent, entre autres, des photographies signées Jeff Koons, l’un de ses amis et plasticiens favoris. Le bar fait aussi office de bibliothèque. S’y cache une liste de près de deux mille beaux livres à emprunter et à consommer, commande passée, sur la terrasse du restaurant, dont l’un des principaux atouts réside bien sûr dans cette vue spectaculaire sur la cité d’Athènes. L’occasion de repérer les sites à explorer dès le lendemain.
Le trésor de Dakis Joannou compte également l’amusante installation Numbers Runners de Laurie Anderson (1979), cabine téléphonique, dont le combiné absorbe le souffle ou la voix de son utilisateur, afin de mieux l’intégrer à un discours pré-enregistré de l’artiste avec qui s’établit mécaniquement un dialogue. À découvrir au sous-sol, entre le business center, open space arty, et le spa, dont les parois verdoyantes inspirent calme et volupté. Autre objet de fierté : l’enseigne iiNtendto d’Olga Migliaresi-Phoca provient de l’exposition « NEW Wind sailing championship » au programme du NEW Hotel, l’an passé.
Le renouveau du cinq étoiles s’étend à ses fourneaux. Depuis son ouverture, le restaurant NEW Taste ne cesse de faire parler de lui. Le risotto aux truffes parfumé au romarin n’a – un vrai régal ! – d’égal que le poulet fermier et sa purée à la noix de cajou. Le chef Babis Kountouris, qui met un point d’honneur à collaborer avec des producteurs locaux, privilégie la simplicité des saveurs méditerranéennes. Tout Athènes se bouscule au septième étage de l’établissement, pour atteindre ce septième ciel gastronomique. Si les Grecs ont la réputation de ne pas soigner leurs petits-déjeuners, le NEW Hotel y prête, au contraire, une attention et un soigne exceptionnels, si bien que son brunch se veut « le meilleur de la ville ». Un succès dû notamment aux conseils d’un Français, Christophe Vasseur, celui-là même qui a repris la légendaire boulangerie Du Pain et des idées, institution fondée en 1875. Avis aux voyageurs. Pas de panique ! La salle à manger a beau ne pas ouvrir avant 8h, pas question de sauter le repas le plus important de la journée. Une « breakfast box » attend, à la réception, les invités appelés à quitter les lieux aux aurores. Ainsi se prolonge, dans un taxi, un bus, ou un ferry en partance pour quelque île cycladique, un séjour que l’on aura compris délicieux.