Hoshinoya / Azuma, une équipe qui gagne
Elle cumule les titres et les accomplissements. Diplômée de la Japan Women’s University (1982), de l’École d’architecture de l’Université de Tokyo (1986), et de la Graduate School of Architecture de l’Université de Cornell (1988 Master of Architecture), Rie Azuma, aujourd’hui Présidente d’Azuma Architects & Associates, se cache derrière la décoration et l’agencement intérieur de tous les hôtels de la prestigieuse maison HOSHINOYA. Voici un aperçu de son travail à travers trois de ses plus belles réalisations.
HOSHINOYA Tokyo – Un ryokan urbain exceptionnel
Pensé comme une « tour ryokan », un subtil mélange d’ultra-modernité, de tradition et de confort, l’Hoshinoya Tokyo est l’une des dernières créations de Rie Azuma. Pour la structure du bâtiment, l’architecte a fait appel à Mitsubishi Jisho Sekkei et NTT Facilities. Le duo signe une élégante façade métallique aux motifs inspirés des kimonos japonais. Prière de retirer immédiatement ses chaussures ! Un réflexe à cultiver partout au Japon. Les visiteurs sont, dès l’entrée, transportés dans un autre univers, un temple de raffinement uniquement peuplé de tatamis. Chacun des dix-sept étages se compose de six vastes chambres et d’un grand salon, l’OCHANOMA Lounge, destiné aux convives avides de quiétude afin, soit de travailler, soit de se reposer. Confort et relaxation sont, en effet, les maîtres mots de cet établissement caractérisé par des portes coulissantes en papier shoji, des matières douces et accueillantes, et des placards en bambou. Cerise sur le gâteau : au sommet de la tour, un bain « onsen » attend les nageurs pour une baignade à ciel ouvert, dans une eau thermale naturellement chaude puisée à plus de 1500 mètres de profondeur.
HOSHINOYA Fuji – Une perspective à couper le souffle
La plus belle vue du Mont Fuji, ça se mérite ! Rendez-vous à la réception de l’hôtel, située au pied de la colline, à quelques mètres à peine du lac Kawaguchi. C’est là que débute l’expérience « glamping » (contraction de luxe et camping) mise au point par la maison Hoshinoya, avec la précieuse participation d’Azuma. Les voyageurs s’y voient remettre un sac à dos bariolé, une lampe frontale, une paire de jumelles, ainsi qu’une gourde. Direction la forêt voisine, à bord d’une jeep cahotée par l’escarpement des chemins empruntés. Tout le monde descend ! L’ascension se poursuit à pied, le long d’un sentier jalonné de diverses passerelles qui mènent, tour à tour, à un groupuscule de chalets en béton. Chacun se divise en deux parties, séparées par une immense baie vitrée. Une chambre, une salle de bain, augmentées dans tous les cas d’un balcon offrant une vue dégagée sur le mont le plus célèbre du Japon. Non moins de quarante plateformes de bois de cet acabit (un pour chaque espace privatif) surplombent la vallée et, par ricochet, une terrasse commune, ornée de fauteuils design, et de quelques hamacs. Priorité absolue à la lumière naturelle. Il est peu de lampes alentour afin de laisser la possibilité aux étoiles d’éclairer en douceur les citadins d’ordinaire agressés par toutes sortes de flashs et clignotants urbains.
HOSHINOYA Kyoto – Une tradition remise au goût du jour
Faire du nouveau – en faisant de la qualité une priorité – avec de l’ancien. C’est ce dont il s’agit ici. À Kyoto, Rie Azuma a accepté de prendre en charge la rénovation d’un ensemble de bâtisses du XVIIè siècle. Pour ce faire, l’architecte nippone s’est tournée vers une poignée d’artisans locaux, réputés pour leur savoir-faire ancestral. Les vingt-cinq pavillons en question sont bordés par la rivière Oi. L’un des enjeux principaux des équipes de restauration aura donc été de repenser l’espace de manière à attirer le regard sur la nature, de lui redonner sa place au sein d’un environnement fortement urbanisé. Les fenêtre, par exemple, jouent le rôle de larges tableaux qui évoluent au fil des saisons, et les canapés, posés au plus près du sol en bois, donnent un sens de gravité, autrement dit du poids à chaque instant de détente. Un papier-peint dit « karakami » (impressions réalisées à la main et l’aide d’un bloc de bois) habille les têtes de lit. L’ensemble du mobilier aura été fabriqué sur-mesure, afin de conférer à l’établissement une atmosphère élégante et apaisante, à l’image du papier shoji filtrant la lumière dans chaque pièce.