Le Cep, un hôtel haut en couleur
Situé à équidistance de la Basilique Notre-Dame, où s’ouvrait, samedi 5 juillet, un festival de musique baroque de renommée internationale, et des célèbres Hospices de Beaune, Le Cep est né d’un heureux mariage entre plusieurs hôtels particuliers des XIVème et XVIème siècles. Et il ne cesse de s’agrandir depuis qu’il est passé entre les mains de la famille Bernard, en 1986 ! Aujourd’hui, l’établissement compte 64 chambres dont 30 suites. Chacune porte le nom d’un vin bourguignon et arbore une décoration plus ou moins traditionnelle, entre boiseries et pièces de design, afin de satisfaire un large éventail de goûts.
Salons, bar, caveau de dégustation, salles de réunion high-tech… les composantes de ce membre des Luxury Hotels of The World s’articulent autour deux cours classées du XVIè siècle. La première appartenait aux Brunet, dont les descendants administrèrent les Hospices. S’y dresse une tour coiffée d’un pigeonnier, où loge désormais une pittoresque salle de fitness. Au pied de cette construction, un jardin à la française qui abrite le restaurant « L’oiseau des vignes », étoilé depuis 2010, et qui mène directement dans la seconde cour, datée de 1570. Rénovée en 2004, celle-ci se caractérise par un style Renaissance et des motifs ésotériques aux murs. L’un de ses propriétaires se passionnait pour l’alchimie.
La réputation de l’hôtel Le Cep grandit de jour en jour, notamment grâce à son spa Marie de Bourgogne (fille unique du duc de Bourgogne, Charles Le Téméraire, et mère de Philippe le Beau, le père de Charles Quint, ndlr), qui allie soins traditionnels et technologies de pointe. C’est l’un des rares endroits en France où se pratique par exemple la chromothérapie, médecine alternative qui utilise des lumières teintées pour soigner corps et esprit. À chaque couleur, ses bienfaits. Idéal contre l’apathie, le rhume, l’hypotension, le rouge peut, à l’excès, provoquer irritabilité, agressivité, et fatigue. Assimilé au soleil, le jaune agit comme un puissant antidépresseur. Il soulage qui plus est les troubles digestifs. Une overdose d’orange entraîne nervosité et agitation. Consommé avec modération, il aide en revanche à combattre les inhibitions et l’hyperthyroïdie. S’il risque, en abondance, de donner le blues, le bleu apaise fièvre et douleurs, quand il ne désinfecte pas les plaies. Le vert rééquilibre les systèmes nerveux et circulatoire. C’est la panacée contre jet lag ! Le turquoise renforce les défenses immunitaires et stimule la concentration. Enfin, le violet enraye certaines angoisses, freine les pertes de mémoire, et limite les rhumatismes dus à l’humidité. Une palette à inoculer par voies visuelle et cutanée, au contact de plaques rectangulaires suspendues au-dessus du patient, ou bien déposées sur des parties bien spécifiques de son organisme.
La chromothérapie existe depuis l’Antiquité. Bien que son nom provienne du grec ancien (chroma, la couleur, therapeuein, soigner), elle ne s’appelait certainement pas ainsi à l’époque. Selon Avicenne, philosophe et médecin du Ier siècle, une personne sujette à d’abondants saignements ne devait pas regarder des objets de couleur rouge vif, au risque d’aggraver sa condition. Mieux valait l’exposer au bleu, afin de juguler les flux / ces épisodes hémophiles. Leonard de Vinci affirmait que le vert présent sur le vitraux d’églises multipliait par dix la puissance méditative de chaque individu. Ils sont légion les chercheurs à avoir étudié l’impact des couleurs sur la santé. Plus particulièrement à la fin du XIXè siècle. En 1903, le médecin danois Niels Ryberg Finsen, décroche le prix Nobel de médecine pour avoir utilisé de la lumière blanche dans le traitement des pathologies du cerveau. Une vingtaine d’années plus tard, en Inde, le Dr Dinshah P. Ghadiali publiera The spectro chrometry encyclopédia un ouvrage qui recense trois cents maladies à guérir par la couleur.
Attention ! Le spa de l’hôtel Le Cep a plus d’une corde à son arc-en-ciel, puisqu’il propose quatorze expériences sensorielles au total, dont la cryo 21, appareil qui détruit les cellules adipeuses par le froid, la cryothérapie, exposition de tout le corps cette fois-ci (hormis la tête) dans une cabine « chauffée » à – 164°, l’aquabike, du vélo dans l’eau, un lit flottant, un lit d’hydromassage, un hammam, un sauna dans un gros tonneau… Au-delà de ce dispositifs, se déploie un gamme infinie de traitements à entreprendre en duo, en solo, rehaussée par la marque de Vinésime qui a su exploiter avec brio les vertus cosmétiques du raisin. In vino veritas… le vin, un soin efficace.