L’hôtel Grand Powers monte en gamme et en puissance
Il a une centaine d’années et vient tout juste de rouvrir ses portes, le 4 janvier dernier, sous une constellation de non plus quatre mais cinq étoiles. Situé au 52 rue François 1er, l’hôtel Grand Powers se compose d’un restaurant, logiquement appelé Café 52, d’un spa discret et chaleureux, et de cinquante chambres, déclinées en six catégories. La suite L’Élégante qui s’étire de ses 75 m2 au sixième et dernier étage de ce somptueux immeuble haussmannien offre, entre autres, une vue imprenable sur la Tour Eiffel. Petit tour d’horizon.
Pourquoi cette rénovation, décidée il y a cinq ans ? Parce que la propriétaire Alexandra Marang avait le sentiment de ne pas avoir exploité au maximum le potentiel du lieu. Et avec la concurrence accrue à Paris, il fallait monter en gamme. Merveilleusement placé au cœur du Triangle d’or, dans le 8ème arrondissement de Paris, le Grand Powers avait visiblement besoin d’être rafraîchi, pour ne pas dire complètement réagencé. Il aura fallu tronquer légèrement la superficie des couloirs, afin de pouvoir agrandir certaines chambres et salles de bain. Toutefois, cette métamorphose ne devait en aucun cas trahir l’ADN des lieux. Tout le travail des architectes Bastie-Behzadi et de la décoratrice Cathy Crinon aura donc consisté à trouver un subtil équilibre entre passé et présent.
De sa vie antérieure, le Grand Powers conserve des cabochons noirs en pierre de Paris, une rampe en bois sculpté, qui confère un côté rustique chic à la cage d’escaliers actuelle, elle-même ornée de toiles aux accents cubistes, des cheminées en pierre et or monumentales, et d’imposants miroirs anciens. Sans oublier l’horloge dorée des années 1920 que les habitués ne manqueront pas de reconnaître dans la salle à manger du rez-de-chaussée.
Il s’agissait de marier ces souvenirs d’un passé déjà glorieux à une esthétique plus moderne. Aux voluptueuses moulures préservées aux plafonds répondent les lignes épurées d’un mobilier en grande partie réalisé sur-mesure. Pour le moment, seules les têtes de lit imaginées spécialement pour le Grand Powers sont destinées à être commercialisées. Le reste ne sortira pas de l’hôtel. Des œuvres d’art choisies en collaboration avec la galerie Françoise Durst ornent les murs. Des paysages romantiques aux teintes froides et chaudes, contraste conforme à celui maintenu dans chaque pièce. Ou des compositions plus géométriques, elles aussi assorties aux trois « harmonies » chromatiques retenues pour les lieux, notre préférence allant au couple brique-céladon.
Kids friendly, l’hôtel Grand Powers est aussi l’ami des bêtes. Chaque tranche d’âge a le droit à un accueil différent. Des ballons attendent les plus petits dans leurs quartiers, ainsi que des dessins à colorier où figurent la mascotte de l’établissement, un bulldog nommé Pow. Ce chien à l’air malicieux doit rappeler le carlin de Joséphine de Beauharnais, l’épouse de Napoléon, à l’origine de l’Arc de Triomphe à proximité. D’aucuns pourront y voir un clin d’œil affectueux à la mauvaise humeur légendaire des Françaises. Coussin, gamelle d’eau ou de lait, et cupcakes à la viande sont prévus pour les animaux-invités.
Le Grand Power se place enfin sous le signe du bien-être. Le buffet du petit-déjeuner comprend un corner sans gluten. Les écuries d’origine, plus tard transformées en débarras, viennent d’être reconverties en spa, le seul dans tout Paris à travailler main dans la main avec Dermalogica, marque californienne qui a révolutionné les codes de l’industrie cosmétique en associant le meilleur de la nature et la science. Des tapis de yoga occupent les placards de chaque chambre et suite. D’ailleurs, l’hôtel compte proposer prochainement des cours en partenariat avec Le Tigre, studio ad hoc situé à deux pas. Une idée de Julie Marang, la sœur d’Alexandra Marang, ancienne de la mode incontestablement ravie de rejoindre les équipes de cette affaire familiale prometteuse. L’établissement affichait déjà complet durant la Fashion Week. Voilà qui est de bon augure pour la suite.