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The Ambassador en grande Pump

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Si les murs pouvaient parler, ils nous raconteraient sûrement comment Dustin Hoffman furetait dans les cuisines de l’hôtel, comment Marilyn Monroe en envoûtait la clientèle de sa démarche sensuelle, comment David Bowie se refaisait consciencieusement une beauté avant ses concerts, ou comment le commentateur sportif Harry Caray, qui vivait sur place, s’encanaillait avec les Rolling Stones quand ils étaient de passage en ville. Autant d’anecdotes qui font de The Ambassador l’une des institutions de Chicago. Fondé en 1926, l’établissement vient d’être racheté, l’an passé, par Journal Hotels. D’où les quelques changements qu’il nous a été donné de découvrir.

À commencer par la fermeture de The Pump Room, restaurant iconique dont la réputation reposait en grande partie sur les célébrités qui le fréquentaient. John Barrymore, Oprah Winfrey, Judy Garland, Bette Davis, Beverly Sills, David Bowie, Natalie Wood and Robert Wagner, Paul Newman and Joanne Woodward, Humphrey Bogart and Lauren Bacall, Vincent Price, John Steinbeck, Ronald Reagan, Paul Harvey, Helen Hayes, Clark Gable, Sammy Davis Jr., Jerry Lewis, Dean Martin, Elizabeth Taylor, Lena Horne, Joan Crawford, Tallulah Bankhead, Audrey Hepburn, Liza Minnelli, Robert Redford, Bill Murray, Josephine Baker, Phil Collins, Gertrude Lawrence, Eddie Fisher, Michael J. Fox, John Belushi, Eddie Murphy, Gene Wilder and Gilda Radner, Mel Brooks, Olivia Newton-John, Peggy Lee, Mick Jagger, Vivien Leigh. La liste n’en finit pas. Leurs visages égaient les murs (encore eux !) de cette salle à manger chargée d’histoire, et uniquement ouverte le soir.

Dans son interprétation de « My Kind of Town (Chicago Is) », Frank Sinatra fait référence au restaurant de The Ambassador, où il mangeait systématiquement quand il transitait par Chicago. « Chicago is… the jumpin’ Pump Room », chantait-il. La star qui avait peur de se faire descendre à tout moment exigeait de pouvoir s’asseoir au fond, le dos contre un mur, afin d’assurer littéralement ses arrières. Les paroles de la chanson « Chicago (That Toddling Town) » furent également ré-écrites pour Judy Garland de manière à y inclure un allusion à sa cantine chicagoane : « We’ll meet at The Pump Room/ Ambassador East/ To say the least/ On shish kebab/ And breast of squab we will feast/And get fleeced« . (« Nous nous reverrons à The Pump Room / L’Ambassador East / En haut de la liste / De chiche-kebabs (fumés) / Et de poitrine de pigeon / Nous festoierons / Avant de nous faire plumer »). L’entrée du restaurant apparaît dans North by Northwest d’Alfred Hitchcock.

Aujourd’hui, le restaurant de The Ambassador se nomme Booth One. Il est tenu par Lettuce Entertain You Enterprises, qui gérait déjà The Pump Room entre 1976 et 1998. Des appliques sphériques, évoquant la forme de bulles de champagne, pendent au plafond. « Elles sont source d’un éclairage qui flatte tout le monde », s’enthousiasme Fernanda Martinez, responsable commerciale de l’établissement, avant de pointer un téléphone à cadran du doigt. Dans ce nouvel écrin, les années 1920 entretiennent un dialogue avec le présent. La même dynamique irrigue la carte, où l’on trouve de tout ! À goûter à tout prix : le chou rôti aux pistaches. Renversant !

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