Blog

Visite privée du Viceroy Chicago

  |   Business, Haut de Gamme, Non classé, Octobre, Septembre, USA, Villes & Architecture   |   No comment

Voici le petit dernier de la Maison Viceroy. Situé dans le quartier huppé de la Gold Coast, à Chicago, à côté des plus grandes marques de luxe, de Channel à Hugo Boss, en passant par Loewe, ce nouvel écrin affiche déjà complet. Bien qu’elle ne soit pas à proprement parler classée, sa façade en pierre fut conservée en l’état. Clin d’œil au Cedar Hotel qui se trouvait exactement en ces lieux avant. “C’était très impressionnant : toutes les briques furent démontées, numérotées, puis nettoyées, taillées, si nécessaire, avant de reprendre leur place originelle”, nous explique Mélissa, notre guide pour la journée.

Ouvert le 1er septembre 2017, l’établissement de 180 chambres vient de fêter son premier anniversaire. Il suffit de diviser cette centaine par dix pour obtenir le nombre de niveaux à découvrir sur place. Les premières literies occupent le cinquième étage. C’est également là que se trouve le centre de fitness jouissant d’une vue imprenable sur la ville. Des traînées noires concentrées sur le bas d’un mur immaculé appellent une explication tout à fait logique : “Certaines personnes ont besoin d’un appui pour faire des pompes”. Nous repeignons, bien sûr, tous les deux jours pour effacer ces traces”.

En effet, pas question d’abîmer l’écrin tout beau, tout neuf, du Viceroy Chicago, dont Todd-Avery Lenahan (TAL Studio) signe le design. Tout de suite à gauche, en entrant, un mur bleu canard recouvert d’inscriptions dorées attire le regard. Les textes en question proviennent de divers ouvrages de Marcel Proust. Pourquoi ? En hommage au nom de l’hôtel, Viceroy, qui évoque la monarchie française. Un peu plus loin, derrière la réception, l’agrandissement d’une toile cubiste signée Badi, peintre sud-américain qui a choisi pour thème le Carnaval de Venise, annonce la palette choisie pour l’ensemble de l’établissement. Chacune des couleurs utilisées pour cette composition a été attribuée à une porte, si bien que les étages dits résidentiels se présentent sous la forme d’un arc-en-ciel étayé de motifs Art Déco, au sol et aux murs.

Afin de créer cette atmosphère hybride, quoique harmonieuse, Lenahan s’est inspiré de la figure du flâneur, omniprésente dans la littérature du XVIIIè siècle. On pense en premier lieu aux Rêveries d’un promeneur solitaire de Rousseau bien, mais pas seulement. L’idée, c’était d’engager chaque client à muser au sein de l’hôtel, comme on le ferait dans la rue, chez soi, ou dans quelque institution culturelle. “Le flâneur est cet individu qui sort de l’hôtel sans rien prévoir, si ce n’est se laisser porter”. Et c’est vrai. On se promène de pièce en pièce sans savoir où l’on arrivera. La visite ne pouvait se terminer sans un saut de puce au roof top, d’où l’on aperçoit Oak Beach. “Je me plais souvent à dire que l’on voit les vagues se briser depuis ici”, se réjouit Mélissa, qui nous invite ensuite à continuer cette conversation autour d’un verre au Somerset, prestigieux restaurant sur lequel coule déjà beaucoup d’encre. Mais ça, c’est une autre histoire…

No Comments

Post A Comment