L’Imperial, un hôtel historique à Tokyo
Ce n’est ni un centre commercial, ni l’intérieur d’un paquebot. Dans le hall d’entrée, à gauche, une exposition rappelle l’histoire de cet hôtel de légende. Une histoire en trois étapes. Construit en 1890, l’Imperial a ensuite fait l’objet d’une rénovation par l’architecte américain Frank Lloyd Wright, dont le nom se trouve le plus souvent associé à la ville de Chicago. On lui devait une structure pyramidale de style maya, et des fondations en béton armé, censées permettre à l’établissement de résister aux éventuels séismes. Pari tenu : l’Imperial a survécu au tremblement de terre de Kantō en 1923 (magnitude 7,9). Malgré ce miracle, il a été démoli pour être immédiatement reconstruit, en 1968, dans sa forme actuelle.
Attention à ne pas s’y perdre ! L’Imperial consiste en 772 chambres et suites réparties entre deux gratte-ciels. The Imperial Hotel Main Building, d’un côté ; The Imperial Hotel Tower Building. Sans compter les innombrables boutiques et restaurants de luxe qui y cohabitent. Au dix-septième étage du bâtiment principal le lounge de l’Aqua jouxte The Imperial Viking, connu pour ses généreux buffets. Grâce au Parkside Diner, le rez-de-chaussée complaît, lui, aux attentes des clients davantage tournés vers l’Occident.
La tour voisine abrite en son sous-sol une table typiquement japonaise appelée ISECHO, ainsi qu’une Brasserie à la française. Sa hauteur de plafond dite « aristocratique » n’ôte rien à la chaleur qui règne entre ses murs, hantés par une sélection de vins rares. Le double consommé de bœuf du chef Kanekichi Yoshikawa figure parmi les spécialités servies depuis l’ouverture de l’hôtel, en 1890. À l’Imperial, il y en a, en somme, pour tous les goûts.
Mieux vaut descendre de ce côté de l’hôtel, pour avoir un accès illimité au spa et au fitness center. Au-delà de ces deux espaces, une piscine dont les dimensions s’avèrent moins olympiques que l’atmosphère qu’elle semble devoir inspirer. Dix mètres de profondeur seulement. Pourtant on imagine les plus grands nageurs s’y entraîner. Le port du bonnet de bain est obligatoire. D’où l’éventail d’accessoires postés à l’entrée du grand bassin. A presque tous les étages, l’accueil est assuré par une équipe d’intendants en kimono traditionnel. C’est à eux qu’il convient de confier quelque réservation, des vêtements à nettoyer, repasser, ou repriser, des commandes de room service…
Pour un service encore plus exclusif, il faut descendre dans la Frank Lloyd Wright Suite, hommage affiché à l’un des fondateurs historiques de l’Imperial. Tapis Hopi, vitraux, murs en oya (pierre formée à partir de lave et de cendres, ndlr), tommettes… Malgré les rénovations entreprises au fil des années et des siècles, cet appartement évoque les années 1920. Cette suite d’exception donne sur le Parc Hibiya et le Palais impérial qui a de toute évidence donné son nom à l’hôtel. Le bureau et la salle à manger sont séparés comme le veulent la plupart des plans wrightiens. A voir ou avoir cette suite, on y tient absolument !