L’Hoshinoya, un monde à part
L’expérience commence dès l’entrée de l’immeuble situé au 1-9-1 Otemachi, Chiyoda-ku, c’est-à-dire à équidistance de la gare routière et du Palais impérial de Tokyo. Passé un long couloir, tout de noir carrelé, le voyageur pénètre dans un hall en bois blond où il est invité par deux hôtes en habit traditionnel – l’un debout ; l’autre à genoux – à ôter ses chaussures. Bienvenue à l’Hoshinoya Hotel, l’un des établissements les plus récompensés de l’année 2017 au Japon.
Direction l’ascenseur. Le premier arrêt s’effectue au deuxième niveau, soit au premier étage français. En face, la réception. Le check-in aura lieu assis, dans un carré de fauteuils situé à gauche du comptoir d’accueil ; tandis qu’à droite, des clients assistent à une scènette représentative du théâtre « nô ». La devise de l’Hoshinoya consiste à fusionner les mœurs traditionnelles japonaises avec certaines pratiques occidentales.
Cet engagement se lit plus clairement dans les chambres. L’établissement en compte 84 au total, à savoir six réparties sur douze étages, du quatrième au quinzième. Chaque niveau dispose de son propre espace cuisine-salon-bureau à la portée des invités de l’hôtel. Un énorme comptoir parsemé d’encas japonais typiques (galettes de riz, galettes de sésame, biscuits aux haricots rouges…) trône au milieu de cet espace tamisé. Dans le frigidaire commun, glaces miniatures à volonté. Autant dire qu’une seule ne suffit pas. Du thé, du café, à disposition sur une cuisinière ultra design. Des tatamis, dans chaque coin de la pièce pour s’asseoir, lire ou méditer.
Toutes les chambres jouissent d’une décoration relativement identique, oscillant entre deux gammes de couleur. A l’anthracite des murs, du carrelage, et du mobilier, répond le camel de certains bois, et du sol tressé en bambou. Dans l’armoire reposent plusieurs modèles de kimonos, pour hommes, pour femmes, en Small, en Medium, en Large, et les pardessus qui vont avec. À porter à l’intérieur, ou dans la rue. Pas d’écran de télévision ? Si, celui-ci a été incrusté dans le miroir mural afin d’encourager, dans un premier temps, les voyageurs à se déconnecter du monde extérieur. Quant aux sièges entourant la table basse au pied du lit, ils ont été été conçus sur-mesure à la hauteur d’un tatami original, afin de favoriser toute immersion dans la culture japonaise.
L’ensemble du design est signé Azuma, architecte bien établie au Japon. C’est elle qui a eu l’idée d’envelopper la façade de l’Hoshinoya d’une dentelle métallique imperceptible depuis l’extérieur, quoique incontournable à travers la fenêtre de sa chambre. Au dix-septième étage, il lui revient d’avoir structuré l’accès aux Hot Spring Baths – à droite, pour les femmes ; à gauche, pour les hommes – en perçant une verrière au-dessus des deux bassins. Ainsi les baigneurs ont l’impression d’être en plein air, tandis qu’ils profitent des eaux curatives de l’hôtel. Reste le restaurant du chef Noriyuki Hamada à essayer, au second sous-sol. La prochaine fois, peut-être !