Parade et paradis hôtelier à Munich
Tout commence rue Maximilianstrasse. C’est là, en plein coeur historique de Munich, que se tient l’incontournable Hotel Vier Jahreszeiten Kempinski. Chaque année, le prestigieux cinq étoiles offre à ses clients une place de choix pour assister à la parade qui ouvre l’Oktoberfest, à savoir la fameuse fête de la bière. Cet événement, créé le 17 octobre 1810 dans le cadre des festivités liées au mariage du roi Louis Ier de Bavière avec la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen s’étire sur plus de deux semaines près d’un terrain vague nommé Theresienwiese (la prairie de Thérèse, en allemand). L’atmosphère familiale qui règne alors dans les rues ne saurait échapper aux voyageurs qui descendent au Kempinski…
On finit tranquillement son petit déjeuner dans le lobby quand retentissent les premiers accords de folklore. On se précipite au dehors pour ne surtout pas manquer le début du défilé. Au rythme des tambours s’avance un troupeau d’hommes et de femmes vêtus en costumes traditionnels bavarois. Le voiturier du Kempinski, lui-même tiré à quatre épingles, se fait un plaisir de nous en dire plus sur l’histoire de ces tenues d’inspiration rurale. Commençons par le beau sexe (galanterie oblige) ; il se distingue par le port de Dirndl, robes aux couleurs vives et de chemisiers blancs assorties à des chaussettes hautes et à un tablier qui rappelle la vocation domestique de la tenue intégrale. C’est dans ce genre d’uniformes que travaillaient les servantes autrichiennes au XIXe siècle, avant que ceux-ci n’inspirent les grands couturiers contemporains. La mode tyrolienne se reconnaît plus dans les ensembles masculins, composés de Lederhosen, pantalons courts en peau – à ne pas confondre avec les Bundhosen, plus longs – de chemises immaculées surmontées de bretelles. Sans oublier le Trachtenhut, chapeau alpin typique, en feutre. Yodelehihou !
La tentation de suivre le cortège est grande. Il paraît que, sous les tentes de Theresienwiese, les festivaliers descendent des litres de bière en chantant à tue-tête les airs traditionnels qu’interprète allègrement un orchestre live. Aux comptines et chansons paillardes viennent bientôt se greffer, tard dans la nuit, des morceaux internationaux. La décision de rester au Vier Jahreszeiten Kempinski s’impose d’elle-même. Comment résister au talent du chef Christian Miche, connu pour revisiter la cuisine bavaroise avec modernité ? Parmi ses spécialités, un plat signature que l’on aurait tort de dédaigner, l’Isar Lobster Box. De même que les desserts d’Ian Baker, élu pâtissier de l’année 2015, de même ce plat se présente dans une boîte à quatre compartiments Dans cette boîte, cohabitent un petit gâteau au crabe (« Pflanzerl » en bavarois), accompagné de tomates cerises et d’herbes sauvages ainsi qu’un demi homard délicatement posé sur une purée de poireaux au beurre brun. Sans compter la version frite, Backhummerl’, et enfin, l’équivalent d’une crevette sauce cocktail. En plus d’être unique, cette combinaison a le mérite de réunir les aliments qui mettent le mieux en valeur le homard. Cette fois on est prêt, à sortir festoyer en ville.