De la Thaïlande à la Birmanie, il n’y a qu’un pas… ou presque !
Longtemps fermée pour des raisons politiques, la frontière du Myanmar s’ouvre enfin au tourisme. Peu le savent, et continuent d’emprunter la voie aérienne pour se rendre dans ce pays a priori inaccessible. À une série de dictateurs succéda un conseil d’État pour la paix et le développement, finalement dissout par le pouvoir civil. Malgré la chaleur et les heures qu’elle prend, la traversée en bus depuis la Thaïlande s’avère une expérience unique à ne manquer sous aucun prétexte.
Le séjour commence au luxueux Phuket Point Yamu by COMO. Intégralement immaculé, cet élégant et récent resort arbore un luxe tout discret pour un séjour exeptionnel. Situé à la pointe du Cap Yamu, il donne sur la mer d’Andaman où l’on se rend le lendemain. La nuit suivante est réservée au Amanpuri, la maison mère du groupe Aman. L’établissement porte bien son nom. C’est effectivement un véritable « havre de paix ». Ces deux hôtels paradisiaques ont au moins un point commun : chacun abrite des villas à vendre et leurs propriétaires peuvent bénéficier des services destinés au client lambda. Le Domaine de Manville, dans les Baux-de-Provence, proposait la même formule à ses débuts. Puis, ses résidences indépendantes ont finalement été remises à la location, comme n’importe quelle autre chambre ou suite.
Direction le nord de la Thaïlande. C’est à Chiang Mai que l’on découvre le Dhara Dhevi, palace incontournable qui ressemble davantage à un temple qu’à un hôtel de luxe. Le bois domine l’architecture traditionnelle de ce point de chute exceptionnel. Les repas du soir sont souvent animés d’une prestation musicale. Les danseuses portent des tenues typiques de leur région, voire de leur village. Le resort est connu pour son spa de 3 100 mètres carrés, conçu sur le modèle de l’ancien palais royal de Mandalay, la deuxième plus grande ville de Birmanie.
La transition d’un pays à l’autre s’effectue donc en douceur. Le lendemain, aux aurores, on monte à bord d’un bus que l’on rêverait climatisé. La température semble augmenter au fil des kilomètres. Quelque dix heures plus tard – quand on commence à être fatigué du voyage -, nous voilà à la frontière sud du Myanmar. Il ne s’agit pas d’une découverte à sens unique. On a l’impression d’en apprendre autant que les douaniers. Leur ignorance accuse le caractère exclusif de cette traversée. L’un des officiers n’avait jamais entendu parler de la Lituanie ! Le contrôle dure une quarantaine de minutes. Après quoi, l’État Karen nous tend les bras.
Et, plus particulièrement, ses habitants. Les Birmans rencontrés sur place témoignent une extrême gentillesse aux étrangers. La plupart réclament une photo avec ces peaux blanches qui leur font ostensiblement envie. Encore sept heures de route pour arriver à Yangon, et plus particulièrement au Belmond Governor’s Residence. C’est dans cette somptueuse demeure coloniale que s’achève notre incroyable épopée. À refaire, c’est évident, mais éventuellement en sens inverse. La prochaine fois, pourquoi ne pas partir du Myanmar pour finalement profiter des plages cristallines et du confort encore plus raffiné de la Thaïlande ?