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Antigua sous mille et une couleurs

  |   Amérique centrale et Caraïbes, Guatemala   |   No comment

 

À Antigua, les œufs de Pâques s’écrasent devant, et non sur, une pléthore de tapis, alfombras en espagnol. Lors de la Semaine Sainte, les rues de la ville sont recouvertes de motifs fleuris aux mille et une couleurs. Le Christ, à qui l’on rend alors hommage, aurait de quoi être ému. Les épisodes de la Passion, de la Crucifixion, et de la Résurrection sont également célébrés, durant la même période, au travers de maintes processions. Cette double expérience artisanale et religieuse vaut vraiment la peine d’être vécue. C’est pourquoi, en avril, on met le cap sur le Guatemala.

 

voyage exceptionnel

 

Sur la route qui mène de l’aéroport à Antigua, ancienne capitale nationale, on se rend immédiatement compte à quel point le Guatemala est un pays coloré. Les paysages qui se déploient à travers la fenêtre de la voiture évoquent un kaléidoscope des plus pittoresques. Déposé dans le centre, on constate que vêtements et bâtiments arborent autant de nuances chromatiques. Cette explosion caractéristique de couleurs est complétée, durant la Semaine Sainte, par la répartition de tapis traditionnels aux quatre coins de la ville. La place publique prend l’allure d’un intérieur à ciel ouvert. Pas de toitures. On ne regarde pas en l’air. Les yeux se concentrent sur le sol pavé de motifs à dominante florale.

 

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On s’approche d’un groupe attelé à la confection d’un large tapis. Première étape : balayer autour de soi. À la pose des châssis en bois qui marquent les contours succède celle de calques percés de diverses formes. Les artisans s’attroupent ensuite autour de ce cadre à remplir. Quelle est cette espèce de terre qu’ils utilisent ? Ne s’agit-il pas de tisser ? Non. Les œuvres en devenir sont exécutées à partir d’aiguilles de pin, de plantes, de légumes, et d’une sciure de bois teinte à la main. Ainsi, les habitants d’Antigua ont à leur disposition une palette exceptionnellement riche. On range sa caméra pour mettre la main à la pâte. Si, si, les étrangers ont le droit de participer à ce travail, ou plutôt passe-temps, collectif. Des roses, des marguerites, des chrysanthèmes, des bougainvilliers, des tournesols… autant d’espèces s’entremêlent dans un même bouquet sablonneux.

 

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Cette tradition, inspirée des Espagnols et des Mayas, a été estampillée « World Cultural Heritage » par l’UNESCO. C’est dire son importance. En musique, elle prend une tout autre dimension. Passés les préparatifs au sol, la ville d’Antigua s’apprête à accueillir les processions inhérentes à la Semaine Sainte. On en compte deux à quatre par jour. Sans les airs traditionnels qui résonnent en toile de fond, on pourrait croire à un dérivé folklorique de la Fashion Week. Chaque groupe ou communauté porte des costumes différents. Les uns défilent en mauve de la tête aux pieds, gantés de blanc et chaussés de noir ; les autres revêtent de pseudo-armures romaines rouge et or. Outre quelques soldats dotés d’instruments, cette garde antique, composée de 2500 à 4000 personnes, transporte un palanquin figurant le Christ lesté de sa croix. Heureusement pour eux, un roulement s’opère tous les 100 mètres, soit toutes les dix-quinze minutes. L’occasion de jouer les remplaçants ?

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