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Danse avec les requins-baleines mexicains

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Immersion fantastique au nord du Mexique, au milieu des requins-baleines et des ruines mayas.

 

Article publié sur Atlantico.fr le 19 september 2015

 

La musique classique a les quatre saisons de Vivaldi ; les pays tropicaux, la saison des pluies ; la biologie, la saison des amours. Le Mexique connaît, lui, la saison des requins-baleines. À partir du mois de mai, cette espèce aquatique, reconnue comme le plus gros poisson du monde (entre 4 et 14 mètres), migre vers Cancun et la Riviera Maya, dans les eaux chaudes des Caraïbes. « Quelle idée de voyager au royaume des géants marins ? », pourrait-on objecter. Bien que forts de 11 tonnes, les requins-baleines se nourrissent essentiellement de plancton, ne représentant par conséquent aucune menace pour l’homme. Un festival leur est même consacré dès juillet. Cap sur la péninsule nord-est du Yucatan pour aller valser avec des cavaliers aux nageoires fermes et amicales.

 

Voyage de luxe au Mexique.

 

Gare à l’amalgame ! Quand on demande autour de soi quel est le meilleur endroit pour nager avec les espèces locales, on s’entend rétorquer la Isla Mujeres ou la Isla Contoy. Il faudrait savoir ! En réalité, les deux noms renvoient à la même zone administrative, celle de la Isla Mujeres qui s’avère également le nom d’une île-ville. Le meilleur endroit pour nager avec les requins-baleines est donc la Isla Contoy, dans la municipalité de la Isla Mujeres. Une fois ce point éclairci, on prend la route en direction de la plage où repose un magnifique yatch privé, loué pour deux ou trois jours. Trois cabines, trois salles de bain, et un mini salon flottent sur les eaux cristalline des Caraïbes.

 

Voyage de luxe au Mexique.

 

On commence en douceur, tandis que les bénévoles procèdent aux dernières mises en place. Un peu de bronzette par-ci, un peu de plongée par-là, en attendant l’ouverture de la huitième édition du Whale Shark Festival programmé, cette année, du 18 juillet au 24 août. Fort de 5 000 visiteurs l’an passé, cet événement contribue aux efforts locaux pour préserver l’écosystème mexicain. Les bénéfices sont généralement reversés à des associations environnementalistes, telles Amigos de la Isla Contoy. Avant de se jeter littéralement à l’eau, on peut également partir à la pêche, canne ou filet en main, au choix. L’avantage de cette activité, c’est qu’elle oblige à se lever aux aurores, le moment idéal pour planifier un tête à tête avec un requin-baleine. Dès 9h, les gens font la queue sur la plage pour s’inscrire.

 

Voyage de luxe au Mexique.

 

On enchaîne ! À peine rentré, qu’un moniteur prend la relève. Le temps de saluer son accompagnant pêcheur, et l’on se retrouve déjà immergé dans l’onde turquoise des Caraïbes. Un délice. Les éclaboussures de l’aube ne permettaient pas d’évaluer la même chaleur, c’est certain. On revêt masque, tuba et palmes avant de rejoindre son compagnon de natation. Nul besoin de bouteille, le requin-baleine ne nage pas en profondeur. Invité à le chevaucher tel un cheval ou – tant la scène semble irréelle – un dragon, on se déleste d’une grande peur. Sa peau est aussi rugueuse que du caoutchouc, une sensation accentuée par la caresse des flots. À la surface, un chapelet de bateaux veillent à la sécurité de chacun. On s’en retourne sous l’eau. Le corps de l’animal ondule lentement. Sa bouche s’ouvre par intermittence comme pour reprendre une respiration, à moins qu’il ne s’agisse de laisser entrer ou sortir une grappe de petits poissons. Il y en a toujours un dans les parages. On est tenté de les prévenir, quoique le requin-baleine ne mange pas grand chose hormis le plancton.

 

Voyage de luxe au Mexique.

 

Le lendemain on s’enfonce dans les terres arides du Mexique. La décapotable s’arrête au pied d’une sorte de temple triangulaire. Bienvenue à Chichén Itzá, ancienne cité maya dont les ruines comptent parmi les sites archéologiques les plus visités du pays. C’était, au Xe siècle notamment, le centre religieux et la source principale du Yucatán. Et pour cause, chi signifie bouche ; chén, puits ; et itzá, sorcier d’eau. Au secteur sud, plus connu sous le nom de Vieux Chichén, s’oppose le Nouveau Chichén, où trône la pyramide de Kukulcán, divinité maya qui arbore l’apparence d’un serpent à plumes. Également connue sous le nom de Castillo (château, en espagnol) culmine à 24 mètres. Depuis son sommet, on aperçoit les autres édifices du site tels que le Caracol (escargot, en espagnol), un observatoire où les Mayas se réunissaient pour étudier les étoiles.

 

Voyage de luxe au Mexique.

 

Toujours au nord, s’étire une vaste étendue d’herbe quelque peu desséchée où se déroulaient des parties de jeu de balle. Étant donné l’ampleur du terrain, les archéologues présument qu’il s’agissait moins d’un jeu que d’un rituel. L’imposant monument voisin présente des fresques particulièrement bien conservées. C’est à ces ornements que l’on reconnaît le temple des guerriers jaguars. Passés L’Osario (ossuaire ou tombe du Grand Prêtre) et le Groupe des mille colonnes, on parvient à un sacbé, c’est-à-dire à un chemin construit par les Mayas pour relier les temples entre eux. Au bout de ce chemin, un ancien point d’eau, le cénote sacré, où nombre de jeune vierges ont péri noyées lors d’une cérémonie sacrificielle. Les fouilles ont révélé la présence d’une centaine de corps. Quand une victime arrivait à s’extraire de l’eau et à survivre jusqu’à midi, elle était considérée bénie des dieux, soit digne d’être sauvée. Un récit qui donnerait envie de se sauver, si le reste du paysage n’était pas à tomber de beauté

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