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Sigiriya, emblème du Sri Lanka

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Au cœur du Sri Lanka, découverte par les airs d’un des plus majestueux sites archéologiques du pays.

 
Bienvenue au Sri Lanka. À vingt minutes au sud d’Habarana, où l’on a entrepris une merveilleuse balade à dos d’éléphant la veille, se trouve Sigiriya, à découvrir à la fois à plat et en surplomb. Comme souvent, mieux vaut partir du plus large, avant d’entrer dans les détails. Pour un aperçu du site, on programme son réveil à 5h du matin, voire 4h. À 5h, on doit retrouver le chauffeur dans le hall de l’hôtel. De là, on prend la route jusqu’à une étendue déserte, où l’herbe verdoie malgré tout. Le vouvoiement respectueux du guide retentit soudain aux oreilles de tout un chacun. Invitation polie à remonter ses manches et aider à mettre la montgolfière sur pied. Une fois la mission accomplie, il y a de quoi être fier, on sent de l’excitation dans l’air. Larguez les sacs de sable !

 

Voyage sur mesure au Sri Lanka, Sigiriya

 

On allège la nacelle, et on décolle. Il fait encore un peu frais à l’extérieur mais toute sensation de froid s’estompe aux côtés du chalumeau qui propulse le ballon dans le ciel. On baisse enfin les yeux. Autant de verdure surprend au sud-est de l’Inde, un pays que l’imaginaire collectif perçoit plus aride. Cet immense plateau de pierre dominant la végétation en contrebas n’est autre que le Rocher du lion. Le blond qui en tapisse le faîte évoque la crinière d’un majestueux félin. Les arbres alentour constituent un ensemble de jardins autrefois plus structuré. Le brouillard finit par se lever. On attend de voir dans quelle direction souffle le vent afin d’anticiper l’atterrissage. En douceur !

 

Voyage sur mesure au Sri Lanka, Sigiriya

 

Déjà à quelques mètres du sol, on aperçoit une grande tablée, peuplée de ce qui ressemble à de la nourriture. Petit déjeuner traditionnel à la clé. Oui, mais pas avant d’avoir aidé à démonter et ranger la montgolfière. Aucune obligation. Simple cas de conscience et, de reconnaissance. L’expérience vaut d’autant plus la peine qu’elle est dépaysante. Pas un croissant ou une viennoiserie en vue. Ici, le premier repas de la journée se compose de pains locaux cuits au charbon de bois. Mais pas que… La plus grosse surprise réside dans les plats au curry servis dès le matin ! Il y a les hoppers, à base de riz, et les sambols, à base de noix de coco. Rien de plus exotique, non ? Côté boissons : on peut toujours se raccrocher à un café, un thé ou un jus d’orange. Ne vaut-il pourtant pas mieux jouer le jeu jusqu’au bout, et opter pour un bon jus de mangue ou de papaye pressé ?

 

Voyage sur mesure au Sri Lanka, Sigiriya

 

 

L’expédition se poursuit à terre. On laisse les éléphants « au vestiaire » et reprend la voiture, c’est plus prudent. Aussi court soit-il (10 minutes), le chemin vers le rocher du Lion se veut quelque peu cahoteux. De près, on se rend mieux compte des couleurs. Ce qui paraissait gris ardoise en hauteur, se rapproche en réalité du rouge fusain. Pourquoi l’UNESCO a-t-il classé ce site au Patrimoine mondial de l’humanité (1982) ? Parce qu’il arbore des graffitis datant des VIe et XIIIe siècles et surtout qu’il recèle un bouddha couché de treize mètres du IIe siècle avant J.-C. Plus que d’un rocher, il s’agit d’une forteresse que Kassyapa, le fils cadet du roi d’Anurâdhapura, érigea pour se protéger de la vengeance de son aîné, dont il ravit la place sur le trône après avoir commis un parricide. Le site fut abandonné avant d’être réhabilité, au milieu du XXe siècle.

 

Voyage sur mesure au Sri Lanka, Sigiriya

 

L’entrée du rocher a été maintenue au même endroit qu’à l’époque de sa construction. On date la naissance de la perspective à la Renaissance, pourtant celle qui sévit à Sigiriya est indéniable. Les jardins s’étirent au premier plan, devant une rangée d’arbres dont le point de fuite conduit le regard au plateau haut d’une centaine de mètres. Passées quelques stèles plus ou moins bien conservées, des jets d’eau derrière lesquels se cachent des singes malicieux, l’ascension peut commencer. Une voûte naturelle fait office de perron. Le passage se resserre à mesure que les premières marches se dévoilent. Le premier palier s’élève a environ 50 mètres au-dessus du sol. Une centaine de mètres plus loin, l’étroit couloir débouche sur un escalier en colimaçon en fer donnant accès à la fameuse galerie rupestre où figurent les Demoiselles de Sigiriya. Sur vingt-et-un personnage féminins, une dizaine demeure en parfait état. Fascinante représentation de ce qu’était Ceylan à l’époque médiévale.

 

Voyage sur mesure au Sri Lanka, Sigiriya

 

La montée devient de plus en plus abrupte. La prochaine étape s’incarne en une terrasse fourmillant de stands en bois tenus par des marchands locaux. L’escalier qui suit est encadré par deux grandes pattes indépendantes, vestiges de la statue du lion qui gardait autrefois l’entrée du palais. Les marches se font de plus en plus irrégulières. Certaines sont si fines qu’on pourrait les qualifier d’inexistantes, mais surtout de dangereuses. Voilà le point de rupture. Les visiteurs qui ont peur du vide sont vivement encouragés à redescendre. Quant aux autres, rien ne les empêche de continuer jusqu’au sommet. Le dernier tronçon de marches est sécurisé par des parapets. Au-delà d’un bloc de pierre, des citernes, de la piscine royale, il ne reste presque plus rien du palais de Kassapa. Si ce n’est un panorama à couper le souffle sur la nature sri lankaise. Renversant !

 

Voyage sur mesure au Sri Lanka, Sigiriya

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