De l’art à San Francisco
La Californie serait le nouveau berceau de l’art contemporain. Il suffit de se rendre à San Francisco pour vérifier si la rumeur dit vrai. Martin Lawrence Galleries, Hang Art, Pasquale Iannetti, Hespe Gallery, Bond Lain Gallery, Gallery Paule Anglim, The McLoughlin Gallery, CK Contemporary. Rien qu’autour de Union Square, il est un nombre incommensurable de marchands d’art. C’est dans ce quartier animé que loge le Four Seasons Hotel San Francisco. Bâti il y a une dizaine d’années, cet hôtel cinq étoiles s’affirme comme l’un de principaux promoteurs de l’art contemporain de la ville.
Qui aurait cru que, passés quinze-vingt vitrines de tableaux, l’on puisse encore se retrouver nez à nez avec une sculpture de près de trois mètres de haut ? C’est ce qui se produit, le seuil de l’hôtel franchi. À peine arrivé que l’on voit le bagagiste contraint de contourner une immense statue déstructurée. De même, les autres œuvres disséminées à travers les étages s’avèrent majoritairement abstraites. Voilà tout le charme de l’art contemporain que défend avec ferveur l’établissement. Il paraît même que les visiteurs du SFMOMA (San Francisco Museum of Modern Art) viendraient au Four Seasons Hotel San Francisco rien que pour contempler ses collections. Et pour cause, il suffit de demander un plan ou un audioguide au concierge pour en entamer l’exploration. La visite dure généralement un peu moins d’une heure. C’est le temps nécessaire pour contempler, une par une, les quatre-vingts créations signées de la main de quarante artistes contemporains locaux, parmi lesquels Nathan Oliveira, Deborah Oropallo, et Darren Waterston.
On pourrait se croire dans un vrai musée, si l’on ne se laissait pas distraire par le spa. Dire qu’il est possible d’y passer une journée entière ! Tel est le principe d’une des formules proposées. Au sortir du petit déjeuner, un gommage à la clef. S’ensuivent un enveloppement corporel et un massage aux huiles aromatiques. Le visage reste intacte jusqu’à l’heure du déjeuner. Après l’effort de la mastication vient le réconfort de quatre doigts apposées sur les tempes. Le réveil s’accompagne d’une nouvelle surprise. 22 mètres ! Telle est la longueur de la piscine intérieure de l’hôtel. Digne d’un bassin olympique ! Et pour cause les enfants n’y ont pas accès, à moins d’être muni d’une permis exceptionnel.
Le restaurant du Four Seasons Hotel San Francisco est tout aussi imposant. Entre un parquet en chêne foncé, des lampes vertes, et des banquettes circulaires en cuir, la décoration du MKT est censée évoquer l’ambiance des grandes salles de rédaction des années 1920, et plus particulièrement celle du Californian et du California Alta, célèbres et prospères en leur temps. Quant aux uniformes des serveurs, ils ont été conçus pour se fondre parfaitement dans l’ensemble. La tenue retenue découle d’un concours entre 25 designers, plus ou moins réputés. Comme quoi, rien n’est pris à la légère, ici.
L’emplacement du Four Seasons Hotel San Francisco est surtout le point de départ propice à maintes excursions. Au coin de la rue, deux lignes de cable cars (tramways à traction par câble, ndlr) mènent à la jetée Pier 39 et à l’aquarium de la baie du Fisherman’s Wharf. On opte pour le modèle Powel and Hyde, plus vintage d’apparence. C’est parti pour l’effet « montagnes russes » car, comme on le sait, les routes à San Francisco, sont profondément vallonnées.