Les deux facettes de Santorin
Périple grec, de la surface de l’eau cristalline des Cyclades jusqu’aux hauteurs volcaniques de l’île de Santorin.
Le soleil s’élève doucement au-dessus de la jetée. Tout au bout, un skipper estampillé « Canaves Suites ». On quitte ce paradis hôtelier en vue d’une croisière le long de la caldeira. Des cubes blancs et bleus émergent des falaises grecques. Architecture typique de l’archipel des Cyclades. Il est 9h du matin, l’aube de la Méditerranée. Le voilier se détache progressivement de la côte. On se retourne pour regarder Oia et Fira s’éloigner. Les deux villages constituent deux faces complémentaires de Santorin. L’exploration de l’île est ouverte !
Tandis que l’on contemple l’horizon, le personnel de bord distribue masques et tubas aux passagers. Le voilier s’arrête au pied d’un volcan. Tout le monde descend sur un promontoire de lave refroidie par les années. Le temps de parcourir quelques cratères en activité, de slalomer entre les fumerolles, de respirer les vapeurs de souffre, et on est déjà de retour sur le pont. La visite se poursuit vers les bains thermaux, « Hots Springs », de Paléa Kaméni. Le capitaine jette l’ancre dans la petite baie d’Agios Nikolaos. Trente mètres plus loin, la température de l’eau grimpe à 30, voire 35 degrés. Il y fait presque aussi chaud qu’à l’extérieur.
Deuxième étape majeure de cette virée en bateau : Thirassia, où masques et tubas montrent enfin leur utilité. L’immersion dans les eaux cristallines de Korfos dure près de deux heures. L’occasion d’explorer tant la faune que la flore aquatiques grecques. Le déjeuner tombe à pic. Parmi les plats traditionnels proposés, des souvlakis (brochettes de viandes), de la moussaka (purée d’aubergine), des salades composées de produits locaux, des câpres aux tomates, en passant par la fêta et les olives Kamalata. Ultime expérience sur cette partie de l’île, une promenade à dos d’âne à travers les ruelles étroites et pittoresques du village de Manolas.
Sur le chemin du retour, on navigue à ras des falaises volcaniques. L’arrivée au port de Fira s’accompagne d’un léger refroidissement. Le vent s’est levé. Sa force est légendaire à travers les Cyclades. Les rues grouillent de passants. Les automobilistes dialoguent par klaxons interposés. Un fourmillement qui s’accompagne d’un bourdonnement incessant. Des stands de crêpes, de churros, de glaces et de souvenirs se succèdent à l’infini. On brave cette charmante animation pour une seule et bonne raison : rejoindre le faîte de la falaise. De là s’étire un panorama renversant de beauté.
Les couchers de soleil demeurent toutefois plus impressionnants depuis Oia. Sur la route de ce village davantage résidentiel, le port d’Amoudi attire le regard. On le repère encore plus facilement la nuit car c’est la seule constellation électrique apparente à proximité. Rien ne vaut pourtant la vue du Petro Gourmet, le restaurant du Canaves Oia Suites. Là, dans un coin de terrasse, à la lueur des bougies, on sirote un cocktail de fruits frais maison, en attendant de voir le ciel s’embraser. Quoi de plus romantique ?
On regagne ses pénates avec un sentiment de sérénité qu’entretient le design du Canaves. Sur le modèle des maisons troglodytes, l’architecture et la décoration de l’hôtel n’oscillent qu’entre un bleu indigo et un blanc éclatant. Toutes les chambres sont immaculées, des draps aux murs. Entre marbre et bois blond, seuls les planchers varient.
Quelqu’un frappe à la porte. Ce doit être la masseuse. Ou le petit déjeuner. À déguster en terrasse, à côté ou à l’intérieur de son jacuzzi privé. Enduit de crème solaire (le vent masque la chaleur en Grèce, si bien que l’on bronze sans s’en rendre compte), on redescend au bord de la piscine pour s’adonner à quelques exercices de yoga. Face à la mer, en altitude. Magique.