Le Costa Rica côté jungle et aventure
Entre Caraïbes et Pacifique, le Costa Rica fascine moins pour son littoral que pour sa jungle. Immersion entre parcs naturels et volcan qui sent bon l’aventure.
Article publié sur Atlantico.fr le 24 janvier 2015
Pris en tenaille entre l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, on le considère comme la « Suisse de l’Amérique Centrale ». D’une neutralité légendaire, le Costa Rica est la première nation au monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. C’est également le foyer d’un volcan qui a fait couler autant d’encre que de lave. A priori éteint depuis 2010, l’Arenal fut pendant près de 7 000 ans l’un des volcans les plus jeunes de son pays, mais aussi et surtout l’un des plus actifs du monde. Le parc naturel qui lui est aujourd’hui rattaché accueille des milliers de randonneurs amoureux d’aventure et de la nature.
Qui eût cru que se cachait un hôtel sous la végétation coiffant l’horizon ? Niché au faîte d’une colline verdoyante, l’Arenal Nayara Hotel & Gardens a l’avantage de donner sur le volcan dont il a hérité le nom. Sa sobriété architecturale trahit un engagement profond dans le tourisme écologique. Le bois domine, communiquant aux voyageurs l’impression de se fondre totalement dans la forêt environnante. Le parquet de certaines chambres s’étire parfois jusqu’à tapisser les bords de baignoires extérieures. Qui n’a jamais rêvé de se laver, en terrasse, au milieu de branchages exotiques ? Autre particularité, les piscines thermales dont dispose l’établissement. Grains de café, boue volcanique, argile de cacao… Tels sont les produits, 100% naturels, utilisés au spa. Sous la caresse d’un pinceau enduit d’une pâte parfumée, on se sent l’âme d’une œuvre d’art à la merci de son créateur.
Régénéré dans cet écrin d’insouciance, on s’adonne, dès le lendemain, à une première expérience. Une randonnée de trois heures à travers le Parc national de l’Arenal. L’excursion en question conduit au nord-ouest du volcan a priori endormi. Ensuite, selon la météo, on se voit invité à changer de point de vue. Si le ciel n’est pas tant dégagé, par exemple, direction Los Tucanes (les toucans, en espagnol), un ranch situé à dix minutes en voiture. En l’absence de nuages, on peut conduire un peu plus loin, jusqu’au Silencio. Une réserve naturelle peuplée d’une grande variété de plantes, d’animaux et de roches. Sur le chemin du retour, c’est au lac Arenal que l’on s’arrête, pour profiter du coucher du soleil avec, en prime, un verre à la main. Une surprise que l’on doit aux guides, porteurs de jus de fruits en tout genre.
Le jour d’après, c’est au Parc Sky Adventures que l’on passe la journée. Pas question d’avoir le vertige, car les trois activités prévues demandent de l’altitude. Tout commence par le Sky Tram, une balade en téléphérique qui a lieu au point culminant du parc. De là, on monte à bord d’une nacelle blanche suspendue à un câble plus solide qu’il n’y paraît. Il faut 20 minutes pour passer d’une plate-forme à l’autre. Le temps de traverser le parc dans toute sa largeur. Douze hectares, ce n’est pas rien. Un autre point de vue s’offre aux candidats du Sky Trek. Là encore, il est question de se laisser glisser sur un filin. Pas de cabine, de panier en vue. On s’accroche à une poignée, la tête face aux et non dans les nuages. Mieux vaut rester concentré, même s’il l’on ne risque pas de tomber dans le vide. Moins effrayant enfin, le Sky Walk, une promenade de quelques heures, à travers 3 kilomètres de ponts et de sentiers. Armé d’un bâton et de crampons, on est ainsi prêt à faire face aux lianes et rochers rebelles.
À peine redescendu sur terre que l’on prend l’hélicoptère. Cap sur Uvita, sur la côte pacifique du Costa Rica. Départ aux aurores dans le cadre d’une balade à cheval. Douze kilomètres au trot, divisés en trois étapes. Premier arrêt à la maison de Don Lulo, écurie bourgeoise où un petit déjeuner royal attend les affamés. Arepas (galettes de maïs frites), jus de maracuja (variété de grenade), bananes plantain grillées… autant de spécialités latines qui freinent la remise en selle. On s’achemine enfin vers des cascades, attraction principale du Costa Rica. Le spectacle de nappes d’eau se déversant sur une roche étagée se veut envoûtant. Bientôt on ne se contente plus de contempler ces piscines naturelles en perpétuel mouvement, on court s’y baigner. La température près de la pierre refroidit. Les chevaux s’abreuvent dans l’onde paisible. Si le jardin d’Eden ressemblait à ce paysage, on ne s’en plaindrait pas. Le soleil point entre les feuillages. La journée touche à sa fin. Demi-tour vers la case départ, où l’on se sépare difficilement de sa monture. Quelle aventure !