Complexe écologique sur une île privée
Luxe et ecologie au Nicaragua
Consulter notre chronique sur le Nicaragua dans Atlantico.fr
Il était une fois une Londonienne partie se ressourcer au fin fond du Nicaragua. Elle entre dans un bar, où agonise une affiche renseignant la vente d’une île voisine. De retour sous la pluie de Londres, elle répond à l’annonce. Ainsi est né, après moult péripéties, le Jicaro Island Ecolodge, un luxueux complexe insulaire 100 % écologique conçu pour les vacanciers en quête de repos ou d’action.
Accès par bateau ou jet privé. Que l’on foule le sol de l’embarcadère ou la piste d’atterrissage, la sensation reste la même. L’humidité est saisissante. Crescendo à bord du kart qui conduit ses passagers à la réception. Les premières gouttes de sueur commencent à perler sur le front. Au bout d’un sentier bordé de palmiers, on aperçoit une bâtisse toute de bois habillée. Cette unité architecturale est due, selon la serveuse lestée de cocktails de bienvenue, à une action lancée par l’organisation Simplemente Madera pour réhabiliter les arbres saccagés par le passage desastreux de l’ouragan Félix, en 2007.
On cherche sa chambre parmi les neuf bungalows disséminés dans la nature. « Votre casita », corrige le groom de cet établissement grand luxe, comme pour proposer des cours particuliers d’espagnol. Il faut baisser la tête afin d’éviter les mèches de paille rebelles qui recouvrent le toit. Éblouissante, la vue sur le lac passe d’emblée pour une invitation à se baigner. On est à dix minutes en bateau de la ville coloniale de Granada. L’eau est fraîche, mais pas impraticable. Et parsemée de plateformes en bois carrées. Des espaces flottants réservés aux dîners en tête-à-tête. Summum du romantisme.
Rien de tel, pour se réchauffer, qu’une randonnée dans la forêt, à l’écoute des oiseaux ou à la chasse d’espèces rares. Après une intense séance d’accrobranche, on se laisse tenter par l’ascension guidée du volcan qui se profile au-delà des arbres tropicaux. On garde son casque de cascadeur en cas de dérapage non contrôlé. Et pour cause, les flancs poussiéreux réservent bien des surprises à ceux qui entreprennent de les monter. Un caillou, une branche égarée, ou encore une flaque de boue peut s’avérer fatidique. Plus on monte, plus l’odeur de souffre que l’on avait humé au pied du sommet s’entête.
L’heure de l’apéritif est vite arrivée. Entre le ponton dévolu au yoga et la terrasse du restaurant, on remarque une structure circulaire inondée. On emporte son verre vers ce qui se révèle être un cénote, à savoir un gouffre inondé. En y plongeant, on peut rejoindre le lac. Ce phénomène naturel a inspiré le logo du Jicaro Lodge, une série de cercles concentriques évoquant aussi l’effet hypnotique qu’exerce cet endroit unique sur ses visiteurs.