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Weekend privilège : toutes les musiques de Barcelone


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Quoi de mieux qu’une thématique pour colorer une découverte ? A Barcelone, un weekend d’exception en musique permet de percer les plus doux secrets de la Catalogne.

 
Article publié sur Atlantico.fr le 26 octobre 2013
 

« De la musique avant toute chose », écrivait Verlaine. C’est un peu la devise qui règne à Barcelone. De jour, comme de nuit. Guidée par un musicien local, une visite thématique de la capitale de la Catalogne devient alors un parcours exceptionnel et privilégié.

 

La visite commence juste, et on entend déjà des instruments s’accorder depuis la rue. Le regard se pose sur une gigantesque façade Art Nouveau. Voilà le célèbre Palau de la Música Catalana, salle de concerts de renommé internationale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. De magnifiques vitraux percent les murs fleuris du hall d’entrée. En bas des marches, on aperçoit les colonnades qui encadrent le balcon de l’auditorium principal. Au centre, une structure métallique en verre évoque la forme d’une boîte à musique ornée de sculptures, mosaïques et ferronneries. Au-dessus de la scène trône un orgue monumental et, encore au-dessus, une lucarne laisse pénétrer la lumière extérieure. Au milieu des palmiers, des fruits et des fleurs qui figurent sur les fondations de cette salle culte, on reconnaît les neuf muses de la mythologie grecque. Une référence classique qui rompt avec la modernité de l’architecture dans son ensemble, mais qui sied aux bustes de Clavé et de Beethoven. Dès la première étape, l’artiste-guide impressionne par ses connaissances, tant musicales qu’historiques et architecturales.

 

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De même, les deux salles voisines se révèlent de véritables bijoux du design contemporain. Ouvert en 2004, le Petit Palau surprend par sa moindre taille. On s’imagine immédiatement à un concert de musique de chambre. Quant à la Sala d’Assaig de l’Orfeó Català, tout aussi petite, elle abrite la plupart des répétitions d’orchestres. C’est de là que fuguaient les notes perçues dehors. La visite privée continue, toujours emmenée par la quête de son.

 

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À seulement quelques pâtés de maison, un autre établissement consacré à la musique interpelle jusqu’aux passants les plus distraits. Il s’agit du Museum de la Musica, dont la façade moderne n’échappe pas à la vue. Campé au deuxième étage de l’immeuble, cet institut cohabite en réalité avec un centre de documentation et de recherche. Ce qui n’ôte rien à la beauté du site. On dirait un monolithe chocolat, dont les carrés alterneraient avec des carreaux en verre. Toutefois, la végétation alentour lui confère un aspect plus naturel que l’on ne pense.

 

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L’intérieur est tout aussi neutre. Un terrain propice aux étalages de connaissances sur l’histoire de la musique. Plus de cinq cents instruments reposent dans ce repère mélodique, les pièces étrangères servant surtout de faire-valoir à l’héritage espagnol. Aux sitars arabes et japonaises répondent la harpe et les bois catalans. L’ensemble de la collection, partagée entre objets et supports papier, constitue un témoignage historique de grande envergure. Difficile de quitter ses grandes salles d’exposition peuplées de vitrines transparentes. On a l’impression de fouler un tapis rouge tant la moquette en velours est éclatante et tant l’accueil est exceptionnel. On peut poser n’importe quelle question sans craindre d’être rejeté, et surtout avec la certitude d’obtenir une réponse.

 

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Une visite instructive qui se poursuit dans le cœur de la ville. De la théorie on passe à présent à la pratique… auditive. Tous les dimanches, en fin d’après-midi, la Sagrada Familia offre une grande messe que l’on entend résonner jusque dans les deux parcs qui entourent le monument encore en construction. Débutés en 1982 sous la férule de Antoni Gaudí, les travaux de ce monument incontournable devraient s’achever quelque part dans le premier quart du vint-et-unième siècle. Ancré au centre de Barcelone, il s’impose comme un véritable symbole d’identité nationale.

 

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Et si on allait danser ? Au Café Royale, à chaque jour son style. « Pour le flamenco, revenez demain », explique poliment le patron, un Catalan d’une quarantaine d’années à la bonhommie apparente. On accepte d’autant plus l’invitation que l’on ne s’attend pas à voir un cadre aussi moderne abriter un concert de musique traditionnelle. Le bar se dresse dans le prolongement d’un parquet laqué en bois blond. Derrière, des étagères combles d’alcool se reflètent dans une glace creusant la perspective de la salle. Des rideaux rouges assortis aux murs carrelés de cuir évoquent les tentures présentes dans nombre de portraits espagnols du XVIIe siècle. La lumière se tamise, le spectacle peut enfin commencer.

 

À quelques rues de là, El Bosc de les Fades plonge sa clientèle dans un imaginaire féérique que l’on croit tout droit issu des récits de Tolkien. Entre les troncs d’arbres transformés en tables, les fontaines occupées par des poupées-féées, et les branchages enguirlandés, ce lieu unique a tout d’une forêt souterraine. Non, on n’y joue pas de la musique celte comme on pourrait s’y attendre dans un cadre a priori sylvestre. Il arrive que s’y produisent des groupes de rock et d’électro, mais la priorité revient quand même aux artistes espagnols, et plus particulièrement catalans.

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