Voyage de luxe à Rome
Dormir dans les bras de l’Histoire Romaine
Au cœur de la Ville Eternelle, la Villa Spalletti Trivelli, l’un des plus beaux hôtels d’Italie.
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Vous avez dit spaghetti ? Non ! Spalletti. Pour une obscure raison, l’Italie et, par ricochet, sa capitale se trouvent toujours associées aux papilles. Au creux de la botte, on mange bien. Un lieu commun qui se vérifie sur place, mais ne rend pas justice au patrimoine méditerranéen.
Protégée par le Ministère des Biens Culturels de l’Etat, la Villa Spalletti Trivelli compte parmi les plus beaux hôtels de Rome. Ses boiseries, ses jardins, son histoire en font le point de chute idéal pour un voyage de luxe dans la « Ville Eternelle ».
Plus on avance, plus les cris deviennent perçants. Des enfants jouent au bord de l’eau, sous le regard bienveillant de leurs mères munies de bourses en tissu. Ici la Fontana di Trevi, la célèbre fontaine dont le fond tapissé d’argent recueille les voeux de tous ceux qui y jettent une pièce de monnaie. Le charme opère déjà. On se prend à souhaiter un séjour de rêve. On lève les yeux, plein d’espoir. C’est alors que paraît la Villa Spalletti Trivelli. Nichée sur le Quirinale, la colline la plus élevée de Rome, cette maison patricienne occupe une place privilégiée au coeur de la capitale romaine. À deux pas, les incontournables Via del Corso et Via Condotti se posent comme une pépinière de commerces où se complaisent les fashionistas du monde entier. Côté culture, on n’est pas non plus en reste puisque l’établissement jouxte le Musei Capitolini, le musée public le plus ancien du monde (1471).
Soulagé d’avoir trouvé l’adresse, au milieu de l’effervescence citadine, on tombe tout de suite en extase, à l’instar de la Sainte-Madeleine caravagesque, pièce maîtresse d’un collectionneur romain. Depuis la grille d’entrée, on aperçoit déjà avec envie la terrasse épousant le toit de ce bloc de pierre jaune orangé. L’atmosphère du hall annonce immédiatement la couleur. Tout, à l’intérieur, n’est que luxe et boiserie. Motifs sculptés, moulures sont ce qui valurent à cette demeure familiale la protection de l’État. La ferronnerie de la cage d’escaliers n’a d’égal que la minutie avec laquelle fut travaillé le sol : on foule une mosaïque écarlate avec, à l’esprit, des tomettes de pierres précieuses. Quant aux jardins privés, on y savoure volontiers un thé ou cocktail en écoutant le chant voluptueux des fontaines alentour. Par-delà les haies séculaires, on imagine un environnement pollué de voitures dont on est bien content d’être coupé, le temps de finir un livre où un petit déjeuner « maison ».
À quand remonte la genèse de ce paradis terrestre ? Au début du vingtième siècle. Gabriella Rasponi, veuve du sénateur Venceslao Spalletti Trivelli et petite-fille de Caroline Bonaparte, la soeur de Napoléon, acheta le terrain en 1901. C’est d’ailleurs là que se trouvait naguère la maison de Tito Pomponio Attico, éditeur et ami de Cicéron. Présidente du Conseil national des femmes italiennes, la propriétaire fit de la Villa Spalletti Trivelli un salon mondain fréquenté par artistes et politiciens, tous confondus. Un héritage précieux. Après la mort de sa mère, Cesare Spalletti Trivelli occupe les lieux avec son épouse, la comtesse Guendalina Cavazzi della Somaglia. Il était donc naturel que leur fils Piero, écrivain et poète torturé, leur succède sur le trône domestique. Et ainsi de suite… En 2004, c’est Giangiacomo Spalletti Trivelli, le descendant direct du compte Piero, qui entreprend de transformer le domaine familial en une résidence de luxe exclusive, ouverte aux voyageurs les plus distingués. Si tous les chemins mènent à Roma, la voie royale, elle, conduit à la Villa Spalletti Trivelli.