Les Seychelles vues du ciel
Au large du Kenya et de la Tanzanie, au nord de Madagascar, perdues dans l’océan Indien, les Seychelles sont loin, très loin de la longueur grise des hivers français. Un archipel qui se rejoint pour le soleil et le repos, et qui s’explore autant sous l’eau, sur terre que dans les airs.
Article publié sur Atlantico.fr le 23 mars 2013
« J’voudrais voir le monde à l’envers / Si jamais c’était plus beau / Plus beau vu d’en haut / D’en haut… » Balavoine avait raison de tenir la note. Vus du ciel la plupart des paysages prennent une autre saveur. Ceux des Seychelles en particulier.
Embarquement. En petit comité, quatre passagers seulement. Confortablement installé dans son fauteuil, on est invité par un signal lumineux à attacher sa ceinture. Démonstration des consignes sécurité, et on décolle. Jusque-là rien de nouveau. Ce n’est que plus tard, quand on plonge son regard dans les eaux translucides ondulant en contre-bas, que l’on se rend compte de sa chance.
A quelques centaines de mètres sous nos pieds, les plages blanches de La Digue prolongent le dégradé de la mer, déjà passée du bleu marin au turquoise translucide. Découverte en 1769 par le navigateur Nicolas Thomas Marion-Dufresne l’île est aujourd’hui troisième de l’archipel par sa population : 2 451 habitants. Touristes à part.
Car beaucoup viennent nager, manger, bronzer et dormir. Mais beaucoup moins pensent à prendre de la hauteur, à changer de point de vue. S’offrir un aperçu général des criques, des plages, des récifs, des forêts et des reliefs.
En avion ou en hélico, ces virées sont comme des promenades en limousine. Avec possibilité de survoler tout l’archipel des Seychelles. Le circuit le nec plus ultra combine Mahé-Praslin et La Digue, justement. Au-dessus des mers, on compare les bateaux, la cadence appuyée de ce cargo au large par rapport à la douceur du flot de ce voilier de plaisance. Au-dessus des côtes, on compte les baigneurs, on observe les pêcheurs. Au-dessus des terres, on repère les marchés colorés, on tente d’apercevoir entre les branches les randonneurs armés d’appareils photo, scrutant le mouvement des oiseaux tropicaux, ou les chars à bœufs transportant les Seychellois.
Et puis, un changement de cap agréablement vif dévoile l’Anse Source d’Argent, l’une des plages les plus photographiées du monde. Poumon économique de La Digue, elle est appréciée des visiteurs, mais a su conserver le charme créole d’un paradis naturel. C’est peut-être cela qui la distingue des autres : sa pureté. Sublimé par l’altitude, cet atout apparaît déjà à plat comme une évidence.
(Photos © Office de tourisme des Seychelles)
Passé l’atterrissage, on a toujours la tête dans les nuages, mais on remet vite les pieds sur terre. Et dans l’eau. Celle de l’Anse Source d’Argent, où l’on s’est précipité, pour la vivre après l’avoir vue. Pour se faire masser les pieds par le flux et le reflux des eaux chaudes et pures de l’océan Indien.