La vraie vague sénégalaise
Article publié sur Atlantico.fr le 9 mars 2013
Être tout à l’ouest du Sénégal, c’est être tout à l’ouest de l’Afrique. La pointe des Almadies, qui héberge la capitale Dakar, est une petite bande de terre, s’enfonçant légèrement dans l’Océan atlantique, mais suffisamment pour être le point le plus occidental de l’Afrique continentale.
Sa situation extrême n’en fait toutefois pas une attraction particulière. Ça, elle le doit à ses nombreux spots de surf !
Le Sénégal, c’est 530 kilomètres de côtes défiant la façade atlantique. Et pourtant, la seule pointe des Almadies regroupe l’essentiel du panel de surf du pays. Parmi les raisons les plus évidentes, la géographie offre non seulement d’excellentes vagues, mais aussi une vue splendide sur le large. On retiendra aussi la possibilité de coupler le séjour avec d’autres activités, notamment plongée sous-marine et visites culturelles à Dakar, mais également la présence d’infrastructures en nombre. Villas, plages privées et hôtels de luxe habillent en effet ce petit bout de côte. Surtout, la zone jouit sans conteste de son apparition dans le film documentaire The Endless Summer (1966), retraçant le périple de Mike Hynson et Robert August, deux surfeurs partis découvrir les meilleurs vagues dans un voyage autour du monde. La première destination du film était bien justement la pointe des Almadies, et plus précisément l’île de Ngor.
A un kilomètre au large de la pointe, l’île héberge la désormais fameuse « droite de Ngor ». Une vague qu’il faut aller chercher : un premier voyage en pirogue pour rejoindre l’île, puis une vingtaine de minutes de rame ! Mais une vague qui mérite l’effort. Sportive et puissante, elle n’est jamais dangereuse. On ne touche jamais le fond. A marée basse par contre, elle découvre deux rochers, qui restent tout de même hors de sa trajectoire. Ici, on les appelle affectueusement Mamie et Papi. De l’autre côté de l’île, ambiance plus cool : les vagues clair s’échouent dans des eaux transparentes. Comme sur une carte postale.
Le reste de la pointe, moins mythique, est divisé entre les spots compliqués et les plus faciles. Les surfeurs d’expérience iront par exemple au Club Med. Pas dans le complexe, les pieds en éventail, mais bien au large, affronter des vagues courtes et puissantes. Dangereuses au point que même des catamarans y ont laissé des morceaux ! Toujours difficile, Les Mamelles, dans le sud de la péninsule. Un spot pourtant agréablement situé, face à une belle colline et sous le phare du Cap Vert. Enfin, si les magnifiques tubes impressionnent du côté de Ouakam, toujours au sud, la zone des Secrets et Vivier, sur la façade ouest, réserve de belles surprises. Il est en effet particulièrement recommandé d’éviter les gamelles, au risque de se faire accueillir par une jolie bande d’oursins !
Pour les débutants, rendez-vous au Virage, du côté nord. Des petites criques, peu de monde, l’idéal pour ne pas trop se mouiller. Enfin, Yoff est le paradis des rêveurs. Plutôt calme, il est surtout insolite pour y voir des avions atterrir juste au-dessus des surfeurs.
Mais le surf au Sénégal ne se limite pas aux Almadies. On en trouve aussi en Casamance, où les vagues sont tout aussi belles et les eaux plus chaudes. Et puis au nord, le long des 300 kilomètres de côtes qui séparent la pointe de la ville de Saint-Louis. Bancs de sables et vagues sauvages, isolé des infrastructures et des surfeurs en groupe : le paradis des aventuriers.