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L’Ermitage, temple de Saint-Pétersbourg

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Article publié sur Atlantico.fr le 26 janiver 2013
 

Capitale culturelle de la Russie, rêvée puis modelée par Pierre le Grand, Saint-Pétersbourg est souvent définie comme la rivale de Moscou. Et pour cause, l’émulation qui unit les deux villes donna naissance à des entités artistiques bien distinctes. Au théâtre Mariinsky, préconisant émotion et lyrisme, s’opposait le théâtre Bolchoï, dont les danseurs se voulaient plus athlétiques et surtout plus rigoureux. Dirigé par Stanislavski, le Théâtre d’art de Moscou (MKHAT) laissait, lui aussi, une plus grande marge d’improvisation à ses troupes. Dans le domaine de l’art, le couple Moscou/Saint-Pétersbourg a longtemps connu le même genre de fracture. En opposition directe avec les membres de l’Union des peintres russes que menait Benois, la Rose Bleue moscovite représentait une branche du mouvement symboliste. Autrement dit, tous les fans de la galerie Tretiakov se doivent d’aller à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, ne serait-ce que pour avoir un point de comparaison. Et si la chance leur sourit, le conférencier du musée leur accordera peut-être une visite guidée en dehors des horaires d’ouverture.

 

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À l’instar du Louvre ou du Prado, l’Ermitage est connu tant pour la quantité que pour la qualité des œuvres qu’il abrite. Brassant divers époques et pays, les 3 millions d’objets d’art qui y reposent, dont 60 000 sont exposés, attirent un nombre équivalent de visiteurs chaque année, tous aussi enthousiastes à l’idée de se frotter à des Rembrandt, des Véronèse, des Manet ou encore des Repine.

 

Ce que l’on appelait à l’origine le Petit Ermitage, et qui servit de refuge à Catherine II de 1764 à 1775, se présente aujourd’hui sous la forme d’un complexe de plusieurs bâtiments, dont le Palais d’Hiver, ancienne résidence de l’Empereur. Érigé dans un style proprement baroque, cet édifice vert pâle, orné de colonnades, frontons, moulures et statues, occupe près de 9 hectares. Certaines de ses salles, toutes somptueusement décorées, offrent un point de vue superbe sur la Neva. D’autres donnent sur la Place du Palais, d’où s’élève l’immense Colonne Alexandre, érigée en 1834 en hommage à la victoire des Russes sur Napoléon.

 

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Si le musée est un spectacle en soi, les chefs d’œuvre qu’il recèle n’en sont pas moins subjuguants. Les chauvins apprécieront les salles consacrées à Monet, Renoir ainsi que Matisse, dont le célèbre tableau La Danse fut d’ailleurs commandé par le collectionneur russe Chtchoukine. Les touristes, à l’affût du « typique », du « local », baveront aussi bien devant un Kandinsky (Composition N°6, 1913) que devant la galerie de portraits des Romanov, au premier étage. Quant aux autres, ils ne manqueront certainement pas de trouver leur bonheur tant la richesse des collections est criante.

 

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« Le Cri ». Voilà une œuvre qu’il n’y a pas lieu de citer ici. Aussi vastes et variés soient-ils, certains départements échappent à quelques grands noms de l’histoire de l’art. Peu importe, puisqu’il faut déjà du temps pour apprendre et retenir la géographie des lieux. Quel héritage, tout de même, que cet Ermitage !

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