Argentine: Ushuaïa nature
Article publié sur Atlantico. fr le 8 septembre 2012
« Vivants, robustes, éclatants de vitalité ». Tels sont les cheveux une fois propres, tels sont les êtres au sortir d’un voyage revigorant. Tout le monde se souvient de ces pubs pour shampoing où la végétation verdoie, les oiseaux piaillent et les jeunes filles se savonnent au rythme de généreuses cascades. Pour vivre ou revivre pareil instant, un instant « Ushuaïa », il suffit de prendre l’avion pour Buenos Aires et ses alentours. Peuplée de 41 millions d’habitants environ, l’Argentine abonde en points d’eau qu’elle partage pour la plupart avec le Brésil. Céder à leur appel, à celui de la nature, n’implique pas qu’il faille nécessairement renoncer à tout confort. Il est complètement envisageable de combiner voyage de luxe et aventure dans le cadre d’un seul et même séjour, ne serait-ce que par le biais de transports privés. Avis aux plus sceptiques : voilà l’Argentine en mode intime, un vrai voyage privé.
« La nature est un temple », comme disait Baudelaire, qui mérite d’être exploré au même titre que musées, théâtres et églises. Un site touristique à part entière. Voilà une bonne raison pour aller évaluer, admirer la force des chutes d’Iguaçu. Pique nique en plein air, parmi papillons et oiseaux exotiques, avant de grimper au faîte de la Gorge du Diable, laquelle offre, depuis ses 90m de hauteur, une vue inénarrable sur les 275 cascades du milieu. Fantastique ! Classées au patrimoine de l’Humanité, les chutes sont considérées plus impressionnantes côté Brésil. C’est pourquoi des chemins et circuits ont été aménagés dans la forêt, afin de pouvoir s’en approcher le plus possible.
Salto avant. Salto arrière. Direction Salta dont les ruelles, places et maisons coloniales contribuent à une atmosphère des plus pittoresques. De là, départ en hélicoptère pour l’estancia Colomé, un hôtel rural de grand confort entouré de vignobles (39 000 hectares) et majestueuses montagnes et qui dispose, outre d’une piscine, d’un spa et d’un tennis, d’un musée d’Art Contemporain consacré à l’artiste nord-américain James Turrell.
Étape suivante : La Quebrada. S’écoulant du nord au sud de la Cordillère Orientale, ce profond canyon coupe une myriade de villages aux accents précolombiens. Le Rio Grande s’y jette en été tandis que les touristes suivent paisiblement son cours pour accéder à las Salinas Grandes, vaste étendue de sel dont l’éclatante blancheur ne manque jamais une occasion d’époustoufler ceux qui se mirent à sa surface. Pourquoi y aller ? Pour voir s’évaporer son reflet à la surface de flots scintillants.
Un peu de sciences à présent. Après l’état liquide, l’état gazeux et enfin l’état solide ; car il s’agit de pousser l’expérience aquatique jusqu’au bout. Au Parc des Glaciers. Perito Moreno, Mayo, Onelli, Agassiz et Mayo, Spegazzini, où rivière et lac se confondent. Tous débouchent sur le Lac Argentin, dont les eaux bleues reflètent une pléiade d’icebergs parfois en plein fonte. Mais, comme on dit, il faut savoir garder le meilleur pour la fin : un panorama exceptionnel sur le glacier Upsala, le plus long et vaste de tous (1 000 km2), se profile au terme de 3h de navigation. Décidément, la croisière s’amuse au-delà des écluses.
Avis aux insatisfaits chroniques : la ville d’Ushuaia qui a donné son nom à une célèbre marque de shampoing se trouve à une heure de vol. C’est donc là, dans le canal de Beagle, que certains pourront se repasser en boucle dans leur tête des extraits de leurs spots publicitaires préférés. Dauphins, baleines et zifides. Toute la faune locale sera au rendez-vous.
L’art de la chute : toute une histoire. Elle travaille non seulement les auteurs, mais aussi la nature qui, en irriguant ses cascades, donne à ces derniers de quoi écrire et aux voyageurs de quoi rêver.