De « sacrées » descentes, à vélo, au Pérou
Rien de tel que le vélo pour découvrir et apprécier les courbes prononcées des Andes péruviennes. Pas de vitre pour obstruer la vue ; de volant pour marquer une distance supplémentaire entre le paysage et les passants. Sur un deux roues, tout semble à portée de main. C’est le meilleur moyen, de transport, pour sillonner Vallée sacrée des Incas, qui surplombe la ville tout aussi sacrée de Machu Picchu. Cette perspective unique est impossible à obtenir en marchant ou en conduisant.
Le vélo permet en effet de se déplacer plus loin et plus vite qu’à pied, tout en restant réceptif à la culture locale. On n’hésite pas à demander son chemin aux piétons. Ruines incas, agricultures en terrasses, hameaux bigarrés et sommets enneigés… telles sont les composantes d’un paysage qui se dévale et dévore naturellement des yeux.
En réalité, la Vallée sacrée qui s’étend depuis Cuzco, l’ancienne capitale de l’Empire inca, jusqu’au Machu Picchu, se décline en une myriade de pistes cyclables. Il y en a pour tous les goûts, et surtout, tous les niveaux. Trois se distinguent pourtant du lot, celles associées à Maras, Moray, et Tica Tica. Chacune s’effectue en moins d’une journée. Un chauffeur vient chercher et raccompagne les cyclistes avant et après l’effort, soit au sortir du pique-nique pantagruélique qui les attend tous à l’heure du déjeuner. C’est l’occasion d’apprécier, encore mieux, à l’arrêt, les vues renversantes qui se profilent à l’horizon.
Le village de Maras est connu pour ses 3 000 « salineras », ses salines, dont la présence remonte à la période pré-colombienne. La saumure se forme naturellement sous l’action combinée du soleil et du vent, laissant derrière elle un sel de table de qualité, récolté puis commercialisé par les habitants de la région. À 13 kilomètres de là, Moray offre un aperçu fascinant du lien qui unissait les Incas à leur environnement naturel, notamment au travers de techniques agricoles qui ont perduré au fil des siècles. D’après certains archéologues, Moray serait le terrain propice à moult expériences : il s’agit avant tout d’observer l’état des récoltes en changeant d’altitude, soit en simulant chaque fois un type de climat différent.
En quête d’une activité encore plus endurante ? Dans ce cas, il suffit de descendre la route qui mène au lac de Piura (à quelque 3 350 mètres au-dessus du niveau de la mer), en partant de Tica Tica, par-delà la ville de Cusco. Cette route prend trois heures et demi à parcourir à vélo ; sans compter l’heure et demi qui englobe l’aller-retour en voiture et le pique-pique. Au retour, le soir, on a l’impression d’avoir vu le paysage andou sous toutes ses coutures.